Origines et formation
Loisy est né en 1857 à Ambrières. Après le certificat d’études primaires, il poursuit ses études aux collèges de Vitry-le-François puis Saint-Dizier. Trop chétif pour les travaux de la terre, intelligent et pieux, Alfred Loisy s'oriente assez naturellement vers une carrière ecclésiastique.
En 1874 il entre au Grand Séminaire de Châlons-en-Champagne. Il est ordonné prêtre en 1879. Il est brièvement curé de Broussy-le-Grand puis de Landricourt. En 1881 il devient auditeur et lecteur en théologie à Paris ; il étudie les langues orientales. Il devient maître de conférence puis professeur et docteur en théologie.
Carrière et excommunication
Il est élu professeur d’histoire des religions au Collège de France en mars 1909, bien qu’il ait été excommunié en 1908 en conséquence de ses écrits et pour avoir refusé de souscrire à l’encyclique Pascendi. Il occupe le poste de professeur au Collège de France jusqu’en 1933.
Il meurt en 1940 à Ceffonds en Haute-Marne et repose au cimetière d’Ambrières.
Travaux d’exégèse
En 1889, l'abbé Loisy est nommé professeur d'exégèse, c’est-à-dire l'explication philologique, historique et doctrinale d'un texte dont le sens est obscur ou sujet à discussion. Il s'applique à étudier les textes en eux-mêmes et pour eux seuls, sans autre souci que celui de les comprendre et d'en dégager le sens littéral.
Le modernisme catholique
Loisy fut sommé par son évêque d'adhérer à la condamnation du modernisme.
Définition — le modernisme catholique (extrait des documents romains de 1907) :
- sur le plan philosophique : un agnosticisme ;
- sur le plan de l'histoire et de l'exégèse biblique : une revendication d'indépendance des sciences religieuses à l'égard du magistère ecclésiastique ;
- sur le plan de la théologie : la substitution de l'expérience religieuse au dogme ;
- sur le plan pratique : le projet d'une réforme générale des institutions ecclésiastiques.
Les modernistes approuvaient la séparation de l'État et des Églises.
« je portais en moi le germe du travail rationnel non assujetti à l'autorité du maître mais ce n'était pas un rationalisme conscient car je n'avais pas la moindre envie de m'émanciper à l'égard du dogme et de la discipline catholique »
Derniers mots et sépulture
Son épitaphe, rédigée par lui-même, confirme la persistance de sa foi :
« qui tuam in votis tenuit voluntatem »
Traduction : « il a respecté ta volonté selon tes vœux ».

Sources
Alfred Loisy, sa vie, son œuvre par E. Poulat
Alfred Loisy, professeur au Collège de France — G. Mahéut, extrait du tome XXXVI des Mémoires de la Société des sciences et arts de Vitry-le-François (1984)
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