L’abbaye de Hautefontaine

Des ruines habitées par l’histoire : découvrez huit siècles de vie monastique au cœur de la Champagne.

Fondation et vie monastique

Fondée en 1136 par des moines venus de Trois-Fontaines sous l’impulsion de saint Bernard, l’abbaye de Hautefontaine fut conçue selon le plan type cistercien : église cruciforme, cloître, dortoir, salle capitulaire et réfectoire. Elle accueillait voyageurs et malades, et fut un centre spirituel important de Champagne.

Au fil des siècles, elle subit pillages et destructions, notamment en 1544 par les troupes de Charles Quint. Reconstruite à partir de 1670 par l’abbé Le Roy, elle connut un nouvel essor avec des bâtiments richement décorés. Vendue à la Révolution, elle changea plusieurs fois de propriétaires.

Cloître de l’abbaye vers 1950
Le cloître encore debout dans les années 1950.

Splendeurs du début du XXe siècle

Façade de l’abbaye vers 1900
La façade de l’abbaye au début du XXe siècle.
Pavillon de l’abbaye
Un pavillon élégant de l’abbaye.
Ancien cloître de Hautefontaine
Le cloître, cœur de la vie monastique.

Déclin et ruines (années 1950–1960)

Encore en bon état dans les années 1950, l’abbaye fit l’objet d’une demande d’inscription aux Monuments Historiques en 1974. Classée comme ruine en 1979, elle fut néanmoins livrée à l’abandon et se dégrada rapidement.

Ruine du cloître dans les années 1960
Le cloître en ruines vers 1960.
Dégâts et ruines de l’abbaye
L’abbaye abandonnée, rongée par le temps et les hommes.

Un foyer janséniste

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’abbaye de Hautefontaine devint un centre de diffusion du jansénisme, courant religieux prônant une rigueur morale extrême et une doctrine de la grâce. Des écrits clandestins y furent composés et imprimés, sous l’influence notamment de l’abbé Le Roy.

Le jansénisme fut condamné par l’Église en 1653 (et de nouveau en 1715), mais marqua durablement la spiritualité européenne. Hautefontaine en fut l’un des foyers les plus actifs en Champagne.